Trouble du Comportement Alimentaire : suis-je concerné ?

Selon la classification du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-5), 3 grands troubles alimentaires sont reconnus selon des critères bien spécifiques : l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie.

👉 Anorexie

Selon le DSM-5, l’anorexie est caractérisée par :
- une restriction alimentaire conduisant à un poids corporel significativement bas,
- une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros alors que le poids est bas,
- une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps et une faible estime de soi.

👉 Boulimie

Les personnes souffrant de boulimie alternent des épisodes hyperphagiques et des épisodes compensatoires 👇
- Des épisodes hyperphagiques récurrents, incontrôlés c’est-à-dire une absorption alimentaire importante réalisée dans un faible laps de temps (- de 2 heures). Ces prises alimentaires sont associées à une perte de contrôle avec une sensation d'impossibilité de s’arrêter.
- Des comportements compensatoires dans l’objectif d’éviter la prise de poids. Cela se caractérise par des comportements purgatifs tels que l’usage de laxatif ou diurétique, des vomissements, une restriction excessive de prise d’aliments, sport intense,..

👉 Hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique se rapproche de la boulimie : elle est caractérisée par des épisodes hyperphagiques sans conduite compensatoire.
Durant l’épisode hyperphagique la personne mange de manière incontrôlée avec d’importantes quantités alimentaires. Ces épisodes s’accompagnent d’au moins 3 des points suivants :
- manger extrêmement rapidement,
- manger jusqu’à éprouver des sensations abdominales désagréables voir douloureuses,
- manger de grandes quantités en l’absence de faim,
- réaliser ces crises seul parce qu’il y a un sentiment de gêne au vu de la quantité ingérée,
- ressentir un fort dégoût de soi-même et de culpabilité

En parallèle de ces 3 troubles, nous retrouvons d’autres formes de troubles alimentaires dit non spécifiées, c’est-à-dire qu’elles ne répondent pas à tous les critères spécifiques indiqués juste au-dessus. En revanche, elles présentent toutes quelque chose de non-négligeable : un mal-être important.

Les signes d’une anxiété alimentaire

Selon moi, rien n’est tout noir ou tout blanc : il y a des milliers de nuances de gris. Ce n’est pas parce que l’on ne coche pas toutes les cases d’un TCA que l’on doit banaliser son comportement alimentaire : il s’agit des nuances de gris ⚫️⚪️

Et ces nuances de gris apparaissent dès que la nourriture prend trop de place dans son quotidien.

➡️ Que manger nourrit un stress.

➡️ Que l’alimentation prend la tête.

➡️ Que l’on sent que sa relation à l’alimentation n’est pas “fluide”.

➡️ Qu’on a l’impression que chez les autres, manger, c’est beaucoup plus simple.

Cette anxiété alimentaire peut alors se caractériser par l’un de ces comportements :

➡️ Compenser après la sensation d’avoir fait "un écart",

➡️ S’interdire des aliments,

➡️ Ressentir de la culpabilité après une prise alimentaire,

➡️ Avoir des fringales compulsives,

➡️ Des pensées obsessionnelles en lien avec la nourriture, le corps,

➡️ Ne pas aimer son corps.

Tout le monde mérite d’avoir une relation épanouissante avec l’alimentation alors peu importe la nuance de gris, elle a pleinement le droit d’être écoutée et apaisée.

Trouble alimentaire, qui voir ?

Si tu soupçonnes d’avoir un TCA ou une anxiété alimentaire, il est essentiel de consulter un professionnel pour être guidé. Je te recommande d’aller voir un professionnel de santé spécialisé dans les troubles alimentaires afin d’être pleinement entendu.

N’hésite pas à être transparent et honnête envers ce professionnel afin qu’il puisse te partager des conseils adaptés et personnalisés.

Il n’existe malheureusement pas de recette magique pour faire taire une anxiété alimentaire, alors à chaque nuance de gris, un accompagnement adapté. Cela peut inclure un accompagnement individuel, de groupe, un suivi nutritionnel, psychologique, psychiatrique, émotionnel,…

Quelle que soit ton anxiété alimentaire, ne laisse pas le sentiment de honte te paralyser : tu n’es pas seul ! 🤝